Les données sont aujourd'hui omniprésentes et massives, principalement dû à la digitalisation de notre monde. Pour les traiter, l'intelligence artificielle entre en jeu et se présente comme un véritable vecteur de croissance. Ainsi, les organisations redoublent d'innovation pour rester compétitives et créer de la valeur dans cette nouvelle économie.
Pour accompagner les entreprises dans leur transition technologique, la Chambre de Commerce du Luxembourg a dédié son dernier numéro d'Actualité et tendances à cette thématique : "Intelligence Artificielle & Big Data : guide pour naviguer dans la future «data-driven economy» luxembourgeoise".
1. En quoi consiste l’activité de l’Agence Keep Contact?
Keep Contact qui fête cette année son 15e anniversaire, est une agence luxembourgeoise de relations médias et relations publiques qui cible différents publics. Nous sommes également spécialisés dans la production de contenus, la communication de crise et la communication sensible. Depuis quelques années, nous déployons également une expertise dans la veille media et l’intelligence économique. En capitalisant sur les technologies de Watson Explorer, nous avons développé, en interne, un outil appelé Saaskia™. C’est une solution d’intelligence artificielle appliquée à l’e-veille et à l’e-monitoring qui permet, à partir de critères prédéfinis, de faire le tri dans les flux d’informations, qu’elles soient écrites, sonores ou visuelles, de collecter les plus pertinentes avant de les valoriser. Pour le dire autrement, Saaskia™ met l’IA au service de la decision-making. C’est un accélérateur d’intelligence économique.
2. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans le secteur de l’IA?
Il s’agissait tout d’abord d’accompagner et même d’anticiper, les évolutions de nos métiers en matière d’e-veille compte tenu de la nouvelle donne technologique et sociétale. Il nous fallait innover, en mettant à profit les bénéfices de l’IA, afin de conserver et renforcer notre place de leader, sur ce métier, au Luxembourg. Dans le même temps, nos clients étaient désireux de pouvoir prendre la main sur Saaskia™ pour gagner en autonomie et automatiser des process de manière à se concentrer sur leur cœur de métier. Ils voulaient aussi mettre à profit le formidable potentiel de l’outil pour exploiter d’autres sources d’informations et ainsi générer et traiter davantage de données. Pour rendre Saaskia™ accessible à toutes les entreprises, nous avons investi afin de développer un logiciel Saas ( «Software as a service» est une solution logicielle hébergée dans le cloud, proposée par un fournisseur de service et accessible à la demande via une connexion internet) qui est aujourd’hui commercialisé et utilisé par des PME, des grands groupes et des organisations au Luxembourg et à l’international.
3. Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées pour lancer votre entreprise au Luxembourg?
La création de Keep Contact remonte à 2007. Il faut avouer qu’à cette époque-là tout était facile. C’est ensuite que cela s’est compliqué car il a fallu composer avec de profonds bouleversements en lien avec la crise financière de 2008, les évolutions technologiques ou bien encore, tout récemment, la crise sanitaire et le déploiement du métaverse. Mais ces changements ont également eu un aspect positif dans la mesure où ils nous ont obligés à nous remettre en cause et à innover. Keep Contact n’est plus une startup mais elle en a conservé l’esprit.
4. Selon vous, est-ce que le Luxembourg est un lieu propice pour développer un business dans le domaine de l’IA et du «Big Data»? Si oui/non, pourquoi?
Absolument. Le Luxembourg a su mettre sa petite taille à profit pour devenir un formidable laboratoire au service de l’innovation, notamment technologique. Le pays porte des ambitions et se donne les moyens de les atteindre comme l’attestent les investissements consentis pour offrir aux entrepreneurs et aux chercheurs, un écosystème particulièrement performant, stimulant et connecté au reste du monde.
Un univers d’autant plus pertinent qu’il ne se focalise pas uniquement sur l’aspect technologique de l’IA pour s’intéresser aussi à d’autres facettes tout aussi stratégiques, comme l’éthique et le cadre légal.
5. Est-ce que le Luxembourg offre des avantages pour les entrepreneurs en IA?
C’est indéniable compte tenu de la qualité de l’écosystème que je viens d’évoquer mais également des multiples passerelles qui permettent aux entreprises et startup d’accéder à ces richesses. Cela prend de multiples formes : du conseil, de l’accompagnement, de l’expertise, du partage d’informations, des aides financières, des appels à projet… Pour le développement de Saaskia™, nous avions sollicité de l’aide et l’avions obtenue, y compris une petite aide financière.
6. Qu’est-ce qu’il faudrait mettre en place au Luxembourg pour faciliter la création et le développement d’entreprises dans le domaine de l’IA/aider les entrepreneurs?
Pour développer des entreprises dans ce domaine, bénéficier de l’expertise de scientifiques, d’informaticiens ou de développeurs de grande qualité, est un réel atout. Mais créer des richesses mobilise toute une palette de compétences et de savoirs. Le fait, par exemple, de pouvoir s’appuyer sur l’expertise d’un bon business analyst - un métier qui a mes yeux mériterait d’être mieux valorisé -, est également déterminant pour prendre les bonnes décisions, au bon moment. Dans sa quête de talents et même d’excellence, je pense que le pays ne doit pas perdre de vue que dans l’IA ou le «Big Data», les professionnels capables de mettre du liant, de jouer les interfaces entre les acteurs impliqués, sont également des rouages essentiels à la création d’entreprises et à leur épanouissement.
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