Ces dernières années, l’intelligence territoriale est devenue un véritable enjeu pour les collectivités. Bien qu’elles fonctionnent sur le même principe, l’intelligence économique et l’intelligence territoriale sont deux stratégies à différencier : l’une est appliquée à l’entreprise, l’autre est appliquée à un territoire. Mais alors quelles sont les différences ? Comment fonctionne cette dernière ?
L'intelligence territoriale, quésaco ?
Domaine de l’intelligence économique, l’intelligence territoriale représente une véritable stratégie à part entière. Elle utilise toutes les pratiques d’intelligence économique appliquées au développement d’un territoire : son objectif est de favoriser l’intelligence - principalement l’attractivité et la compétitivité - d’un territoire en créant des projets par le biais de plusieurs acteurs.
Selon Christian Marcon et Nicolas Moinet, praticien-chercheurs en intelligence économique, elle va reposer sur un ensemble de pratiques dans huit domaines:
- La vigilance ou la mise en place d’un dispositif territorial de veille anticipative mais aussi la mutualisation de l’information publique, blanche et grise, au service des acteurs privés et publics du développement ainsi que le soutien à la veille stratégique des entreprises.
- Le diagnostic des ressources propres du territoire, de ses facteurs clés de succès et facteurs critiques d’échec.
- La coordination de L’action Publique ou la politique coordonnée entre les différents niveaux de collectivités territoriales et les représentants de l’État au sein du territoire afin de valoriser des richesses discriminantes du territoire, via l’innovation.
- Les partenariats, la recherche systématique d’un partenariat public-privé dans la recherche fondamentale et appliquée, la formation, la constitution d’espaces économiques coordonnés innovants, tels que pôles de compétitivité, districts industriels, technopôles…
- Les réseaux, le développement et l’activation de réseaux d’acteurs concourant au développement, aux niveaux infraterritoriaux, territoriaux et extraterritoriaux, que ce soit au niveau interrégional, national ou transfrontalier.
- Les connaissances et l’innovation, la création de dispositifs d’échange de connaissances entre les acteurs privés avec pour objectif de favoriser l’implication territoriale, le maillage des acteurs et l’innovation organisationnelle, technologique, commerciale…
- L’influence et l’image, l’organisation d’un dispositif d’influence et de valorisation de l’image du territoire au niveau national, européen et, plus largement, dans toute région du monde en lien avec les intérêts fondamentaux du territoire
- La préservation, c’est-à-dire la dimension patriotique dans le soutien des acteurs publics aux acteurs privés et politique de sécurité économique vis-à-vis des acteurs clés innovants.
En somme, la conduite de ces différentes actions menées à bien autour d’un projet permettra de favoriser l’agilité stratégique d’un territoire et de ses acteurs.
Des acteurs au service du territoire
L’intelligence territoriale est un réel outil d’aide à la décision pour les collectivités, pour se faire elle va se reposer sur différents acteurs :
- Les acteurs publics ou privés qui ont pour fonction d’être moteurs et porteurs de sens du collectif territorial.
- Les acteurs économiques, institutionnels, sociaux ou de la société civile qui ont des rôles opérationnels dans des dispositifs.
C’est avec la mise en place de projets communs que ces acteurs viendront s’appuyer sur leur compétitivité pour rendre le territoire plus attractif.
Chaque projet possède sa stratégie d’intelligence territoriale et collective pour assurer un équilibre et une énergie constante qui consolidera un mode de fonctionnement intelligent pour le développement du territoire.
Conclusion
Afin de maîtriser et d’optimiser leurs territoires, les collectivités doivent être en mesure de contrôler l’ensemble des composants de l’intelligence économique : la veille stratégique, la sécurité économique, le management des connaissances, ainsi que l’influence. C’est grâce à l’action collective de ces porteurs de projet que la stratégie pourra être menée à bien et ainsi générer de la connaissance et de l’attractivité au sein du territoire.